Souvenez-vous, je vous avais invités à venir voir ce concert proposé le mercredi 8 février à la Chapelle de la Trinité (dans le cadre du 29e Festival de musique baroque de Lyon) par les étudiants du CNSMD de Lyon, dont moi-même. En voici les échos:
21 Février 2012 - The Comical History of Don Quixote de Purcell à Lyon - L’énergie de la jeunesse: Facétie perpétuelle, comédie musicale avant l'heure, farce libertine et précipité de folie amoureuse, The Comical History of Don Quixote (1695) est tout cela à la fois, en plus de contenir les derniers airs, magnifiques, jamais écrits par Henry Purcell. Chef associé au Département de Musique ancienne du CNSMD de Lyon, Patrick Ayrton a eu la bonne idée d'exhumer ce petit bijou de divertissement espiègle, se basant sur les travaux des musicologues Peter Holman et Philip Pickett. Les dialogues sont perdus (et avec eux Don Quixote, totalement absent du programme chanté), mais reste une partie musicale on ne peut plus festive. Les élèves musiciens et chanteurs se l'approprient avec l'énergie de la jeunesse, et une formidable direction d'acteurs signée Emmanuelle Cordoliani. L'ensemble traduit merveilleusement l'esprit de Purcell, avec ce mélange inimitable de trivialité et de fantaisie surnaturelle, le plus souvent porté par le libertinage et une misogynie vacharde. En passant des chansons à boire aux fameuses mad songs, dont la toute dernière jamais composée par Purcell, From Rosie Browses, formidablement interprétée par la jeune soprano Lise Viricel, cette comédie narquoise sur la dérive des sentiments devient au fur et à mesure qu'elle gagne en gravité un précipité sur la folie amoureuse. Purcell, se sachant déjà malade, avait fait appel à d'autres compositeurs de l'époque qui ne déméritent pas, comme John Eccles ou Jeremiah Clarke, disciple de John Blow, ou encore son propre fils, Daniel Purcell. Mention spéciale au pupitre des violons au son véritablement homogène, et à la flûte de Guillaume Beaulieu, enivrante comme une forêt ensorcelée. On guette la reprise comme les moulins à vent. Comme il s'agit d'un Don Quixote sans Don Quixote, fantaisie suprême, il est permis d'espérer ! Luc Hernandez
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Après l'explication historique et théorique assez succinte de la première partie de ce post consacré aux agréments, passons à la pratique !
Il est intéressant de lire ce qu'écrit François Couperin à ce sujet dans l’Art de toucher le clavecin. I) Choix du doigté : Je précise pour qu’il n’y ait pas de confusion que le 1er doigt est le pouce, le 2ème l’index, 3ème majeur etc. Chez presque tout le monde, les 1ers, 2ème et 3ème doigts sont plus forts que les 3ème et 4ème doigts, c’est pourquoi ce sont eux que l'on utilise le plus souvent pour faire les ornements. « Les tremblements les plus usités de la main droite se font du 3ème doigt avec le second. Ceux de la main gauche se font du premier doigt avec le second ; et du 2ème et 3ème » (comme vous pouvez le remarquer, on utilise des doigts voisins). Néanmoins, je ne peux que vous recommander de prendre en compte la remarque suivante : « Il serait très utile de pouvoir exercer les jeunes personnes à faire des tremblements de tous les doigts : mais comme cela dépend de la disposition naturelle ; et que quelques unes ont plus ou moins de liberté et de force de certains doigts ; il faut laisser ce choix aux personnes qui les instruisent.» En effet, si vous vous astreignez à utiliser dès que possible les doigts faibles - c’est-à-dire à faire des tremblements avec 4-3 et 5-4 - ces doigts vont se renforcer, se délier et le jour où vous devrez nécessairement les faire ainsi (chez Bach par exemple, on trouve souvent des accords avec un ornement : le pouce et le 2ème sont déjà utilisés, il ne reste plus que 3-4 et 5), vous serez bien contents d'avoir fait ce travail, je peux vous le dire! II) Comment travailler les ornements. L’essentiel est de pouvoir contrôler les battements de manière à ce qu'ils soient réguliers, quelle que soit leur vitesse. Voici quelques petits exercices à faire régulièrement pendant quelques minutes. - Premier exercice : Prenons par exemple un tremblement sur ré avec le 3ème et le 2ème doigt de la main droite, ce qui donne mi-ré-mi-ré (3-2-3-2). - Détendez bien les épaules, la main. -Commencez par des battements très lents en veillant à une égalité parfaite des doigts. -Quand vous êtes à l'aise, augmentez progressivement le tempo. Si j’essaie de mesurer cet exercice rythmiquement, cela donnerait à peu près les vitesses de battements suivantes : croches puis triolets puis doubles- croches etc. -Changez de doigté, faites de même avec 4-3 puis 5-4. Ensuite la main gauche, 1-2 puis 2-3, puis (mais là ca restera rarissime) 3-4 et 4-5 - 2ème exercice Montez rapidement une gamme en faisant un tremblement court sur chacune des notes. Par exemple : ré-do-ré-do, mi-ré-mi-ré, fa-mi-fa-mi etc. Laissez faire le poids de la main, pensez juste très clairement les notes dans votre tête. -3ème exercice Travaillez en pression/ détente : vous enfoncez les 2 touches concernées par le tremblements, puis vous exercez une pression (légère !) dans le fond du clavier, un doigt après l’autre, et relâchez aussitôt. Ca donne par exemple 3 (pression-détente)-2 (pression-détente)-3 (pression-détente)-2(pression-détente). Même consigne que pour le premier exercice: accélérez progressivement et soyez très réguliers. Ne me demandez pas pourquoi, mais ca donne une certaine vivacité aux doigts (vous pouvez utiliser le même principe pour des traits rapides) Quelques astuces supplémentaires : - Parlez le rythme en même temps que vous faites l’ornement, soit en disant le nom des notes, soit en trouvant l’onomatopée qui vous convient (famifami ou padapada ou takataka par exemple pour les tremblements, famifa ou takata pour les pincés). L’essentiel est que la diction soit précise et incisive. -Veillez toujours à la détente de la main, des doigts, de la mâchoire, bref de tout le corps. -Faites attention à ce que le toucher de votre instrument ne soit assez léger au début, de manière à ce que vous ayiez peu d’effort musculaire à faire. - Et à l'attention des enseignants: pour faire sentir l'effet de l'ornement à vos élèves, n'hésitez pas à le faire sur son bras ou sa main (sauf si le contact physique pose problème, par exemple en cas de grande timidité ou de crise d'adolescence aiguë). Une fois que vos doigts sont déliés, que les ornements vous semblent faciles et que vous pouvez les faire et dans la lenteur et dans la vitesse, hé bien….il ne vous reste plus qu’à raffiner le tout! III) Pour une belle exécution: Pour éviter l’effet machine à coudre ou mitraillette (takatakatakata), spécialement sur les ornements longs, voici les recommandations de Couperin : « Quoique les tremblements soient marqués égaux…ils doivent cependant commencer plus lentement qu’ils ne finissent ; mais cette gradation doit être imperceptible » « Les tremblements d’une valeur un peu considérable, renferment trois objets, qui dans l’exécution ne paraissent qu’une même chose. 1) L’appui qui se doit former sur la note au-dessus de l’essentielle. 2) Les battements. 3) Le point d’arrêt ». Autrement dit, il faut soigner l’appui de la première note en la posant bien sur le temps et en la faisant durer un peu, puis faire les battements en accélérant légèrement (mais en restant régulier) puis arrêter l’ornement bien nettement. Et le tout de manière très naturelle, s'il vous plaît! Bien entendu la vitesse et le nombre de battements de l’ornement doit être choisi. - en fonction de la valeur rythmique sur laquelle il est placé, qui nous laisse plus ou moins de temps pour développer l'ornement. - en fonction du caractère général et du tempo de la pièce (des ornements très vifs font bon effet dans un morceau rapide et gai, pas dans une pièce tendre ou mélancolique). Variez ces paramètres avec bon goût de manière à éviter une routine sonore qui peut vite être agaçante. Voilà, à vous de jouer.... Après-demain, soit mercredi 8 février à 20h, je vous propose d'aller voir un spectacle dont voici les secrets de fabrication:
Prenez le Don Quixote composé par Purcell et quelques-uns de ses contemporains anglais, ajoutez y une mise en scène inventive, de l'humour, un orchestre au taquet soutenu par un quadruple continuo s'il vous plaît, des chanteurs plus ou moins fous, un chef d'orchestre so british, mixez le tout et servez à l'abri du froid hivernal dans la belle chapelle de la Trinité. "Come ye all " ! |
A proposParce que j'ai toujours aimé écrire. Et partager ma passion de la musique..... Categories
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