J'étais il y a quelque temps à Edinburgh et, après avoir bien évidemment fait la visite de son célèbre château, je suis tombée, au détour d'une ruelle, sur le petit musée de St Cecilia's Hall. Je n'ai pas pu résister à la tentation d'y entrer, vous vous en doutez. A l'intérieur peu de salles, mais une densité de clavecins et pianoforte au mètre carré proprement réjouissante! Je m'aperçois que la personne en charge des instruments est en train de faire la visite à une famille italienne et s'arrête pour jouer sur quelques-uns des clavecins. Une fois la visite finie, je prends mon courage à deux mains et demande l'autorisation de jouer aussi sans trop y croire: ce fut oui!
J'ai donc pu préluder- rien de mieux que d'improviser pour découvrir- sur deux clavecins français du XVIIIe siècle (un Taskin de 1769 et un Goermans Taskin de 1783) et un italien du XVIe (Bernardinus de Trasuntinis, Venise, 1574). Mon préféré fut le second: un son magnifique, avec de belles basses, un aigu délicat mais présent. J'aurais pu rester des heures à l'explorer, l'apprivoiser et voir où nous pourrions aller tous les deux, mais hélas le temps file toujours dans ces moments là. Ce n'est pas la première fois que j'ai l'occasion de toucher des instruments anciens, mais je dois dire que cela reste une sensation extraordinaire, une de celles qui abolit le temps et laisse un goût de chocolat dans la bouche (les gourmands me comprendront). Napoléon dit un jour "Soldats, du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent". Eh bien moi, en ce début de mois de juillet, j'ai eu 300 ans d'histoire sous les doigts et je ne l'oublierai pas.
1 Commentaire
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A proposParce que j'ai toujours aimé écrire. Et partager ma passion de la musique..... Categories
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