Souvenez-vous, il y a quelque temps, je vous avais rapporté une mésaventure qui s'est produite lors d'un concert à Lyon en Décembre. Pour rappel:
Nous répétions à la Chapelle de la Trinité, tout se passait plutôt bien jusqu'à ce qu'un matin, l'accordeur nous fasse remarquer une fente sur l'un des clavecins. Le lendemain, on aurait pu faire un concours de longueur et de largeur entre les différents instruments, qui chacun en comptaient au minimum deux. Panique à bord, qui vire au cauchemar quand les violonistes et les violistes commencent à voir leurs instruments se décoller, quand l'orgue ne répond plus et quand, bouquet final, le claviluth qui avait été gracieusement prêté par notre chef d'orchestre, après un concert de craquements, explose littéralement sous nos yeux (et, devrais-je dire, sous mon nez)! Bon, je vous rassure, tout s'est bien terminé, les instruments ont été réparés, le concert a eu lieu, mais la question est: pourquoi ce désastre? La réponse tient en un mot : sécheresse! Il y avait dans la Chapelle 20% d'humidité seulement et le bois des instruments n'a pas supporté ce traitement bien longtemps. Si vous ne voulez pas qu'une telle mésaventure vous arrive, il y a quelques règles à respecter: -Ne jamais placer un clavecin dans une pièce où l'humidité est inférieure à 45% ou supérieure à 65%. Dans le premier cas, vous risquez de le voir se fendre ou pire, dans le second cas, le bois peut gonfler au point d'engendrer des problèmes mécaniques (registres/sautereaux/touches qui coincent, etc). -Ne pas le mettre trop près d'une fenêtre pour éviter les courants d'air et les rayons directs du soleil. -Ne pas le mettre à côté d'un radiateur. -Essayer de garder une température ambiante dans la pièce, vers 18°C. -Contrôler les variations d'humidité avec un hygromètre et si besoin, utiliser un humidificateur. -Mettre l'instrument dans sa housse en cas d'absence prolongée. Quelques petits conseils supplémentaires en cas de sécheresse (rien ne remplace l'humidificateur, mais cela peut aider): - Placer un linge/une serviette humide sur les radiateurs de la pièce. - Faire sécher le linge dans la pièce du clavecin. - Placer une bassine d'eau sous l'instrument - Faire bouillir de l'eau dans une casserole et la placer à distance de l'instrument. - Habiter en Picardie ou en Bretagne ;-) Je vous mets aussi le lien d'un article, écrit par Jacques Deferne, docteur ès sciences à l'Université de Genève et claveciniste, à ce sujet: http://www.clavecin-en-france.org/IMG/pdf/hygrometrie.pdf
1 Commentaire
J'ai trouvé au détour du site du CNSMDL le lien d'un site fort intéressant proposant des guides pour rédiger un programme de concert, une affiche, un travail de recherche en musicologie...GDRM : Guide des difficultés de rédaction en musique (GDRM).
Vous vous dites sûrement que c'est un sujet bien sérieux pour être dans la rubrique humour? Hé bien pas vraiment, parce qu'on trouve aussi sur ce site un article intitulé "Etiquette du concert" qui m'a fait sourire plus d'une fois. En résumé, comment bien s'habiller et se comporter lors d'un concert, pour le public...et les musiciens! Extraits choisis: "Les solistes devraient éviter de prendre des poses « romantiques » ou « inspirées », de repousser sans raison leur chevelure par des mouvements brusques de la tête, de taper du pied, de chantonner (comme le faisait Glenn Gould), de projeter les mains en l'air à la fin des pièces (ou de faire des mouvements exagérés ou sans proportion avec l'effort fourni)." "Le spectateur qui, par mégarde, s'échapperait et commencerait à déplier un emballage devrait se rappeler qu'un dépliage ou un pliage lent et soigné ne fait que prolonger l'agonie des voisins. Plutôt que de replier l'emballage, il suffit de le déposer sous son siège et d'attendre l'entracte pour en disposer d'une façon appropriée." Pour lire le reste de l'article: http://www.mus.ulaval.ca/roberge/gdrm/09-etiqu.htm Je mets ici à disposition mon mémoire, rédigé dans le cadre de mon Master du Conservatoire supérieur de Lyon et qui était consacré à l'Art de la déploration dans l'Allemagne du XVIIe siècle. En voici l'abstract:
Représentée sans fard ou évoquée par des tropes picturaux ou musicaux, la Mort a depuis toujours trouvé une résonance dans les arts. Dans l’Allemagne du XVIIe siècle, elle a ainsi suscité nombre chefs-d’œuvre et curiosités sur le thème de la déploration. Ce mémoire se propose d’explorer quelques-unes des facettes de cet art méconnu –méditation sur la fragilité humaine pour les Vanités, représentation réaliste ou idéalisée de la mort et des défunts dans les sculptures et les oraisons funèbres, hommage posthume et expression du deuil en musique et poésie. Un parcours en forme de discours sur la mort qui permettra de mettre en exergue certaines correspondances entre les disciplines artistiques et également de dégager diverses influences à l’œuvre. La vision d’ensemble obtenue est un apport précieux pour l’interprète qui voudra entrer dans l’univers des tombeaux de Froberger ou des compositions vocales de Buxtehude et Schütz. Il ne s'agit pas d'une thèse, il y aurait encore bien des pistes à découvrir ou approfondir, des affirmations à nuancer - notamment une meilleure distinction entre les conceptions religieuses et philosophiques des différents Länder - mais peut-être y trouverez-vous des informations intéressantes.... Le lien de téléchargement est le suivant: http://mbf.me/U2OnE Il ne sera valide que pendant 10 jours. Je le renouvellerai pour ceux et celles qui seraient intéressés plus tard, sur demande. |
A proposParce que j'ai toujours aimé écrire. Et partager ma passion de la musique..... Categories
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