Bonjour à tous et toutes, Nous voici reconfiné(e)s alors je vais vous donner un peu de lecture pour passer le temps! Je vais vous raconter mon concert à Evian, ou ce qui a failli être mon "non-concert" à Evian. Début octobre, je suis appelée par la Cappella Mediterranea (direction du génial Leonardo Alarcon) un peu en catastrophe car suite aux problèmes de mobilité de musiciens et de cas Covid, l'Arpeggiata (direction de la non moins géniale Cristina Pluhar) a dû renoncer en dernière minute à la production Didon et Enée qu'elle devait faire à Evian avec les Solistes de l'Académie de l'Opéra de Paris. C'est donc la Cappella qui va assurer le projet et ils ont besoin d'une claveciniste-organiste. Evidemment, je dis oui! Branle-bas de combat, qui va garder bébé pendant que maman travaille? (super mamie of course, qui revient de Bretagne exprès), on récupère les 154 pages de continuo à apprendre et on y va! Je démarre le mardi 24 pour Evian, comme d'habitude Lyon-Evian par Bellegarde avec la SNCF c'était trop simple, la conductrice de car conduit à 2 et demi à l'heure et perd 20 minutes alors que la correspondance en laissait 15 et le train n'attend pas, du coup je passe par Genève, oui, oui et j'arrive juste à l'heure pour la répétition. Les répétitions se passent bien, les chanteurs sont prometteurs et réactifs et c'est toujours un plaisir de voir Leonardo les faire travailler avec exigence et humour, transformant en quelques phrases et exemples joués ou chantés un récit, un air, expliquant toujours le pourquoi de ses choix.... A partir du jeudi bébé et mamie arrivent à Evian, l'hôtel a un super coin jeu et un parc, alors c'est la fête entre les sessions. Le vendredi, une bonne générale, on a appris pour le couvre-feu donc on joue plus tôt et le concert du lendemain aura lieu à 18h au lieu de 20h, mais le public est là (générale ouverte aux enfants, à qui Leonardo s'adresse dans une très belle introduction pédagogique) et il est content . Je reste un peu pour noter tout ce dont je me rappelle comme petites choses à ajuster puis je sors dans la nuit. Il a plu toute la journée donc il y avait une navette, mais elle vient de partir alors comme l'hôtel est à 5' je remonte à pied. Et arrivée devant l'hôtel, pour rentrer il faut passer par une terrasse en bois. Hé ben, terrasse en bois + pluie diluvienne+ nuit = à ? Un gadin de première, comme sur du verglas, le bras gauche qui frappe au sol un bon coup et là, je sens que ça ne va pas du tout. J'ai vraiment mal. Je demande à l'hôtel de la glace, ils appellent SOS médecins, visiblement c'est l'olécrane qui a pris, elle me donne une radio à faire le lendemain. Soupçon de fracture, le médecin me dit de faire une croix sur le concert, je lui dit de faire une croix sur ce pronostic et que je vais jouer. J'ai joué :). Mais j'avais bien une fracture, ce qu'a confirmé le scanner fait en Bretagne le lundi. Super concert, dans une très belle salle appelée la Grange au lac. Avec l'adrénaline, du paracétamol et un anti-inflammatoire, je ne sens pas de douleur. Et c'est tellement bon de jouer dans ce contexte qui a annulé tant de productions! Depuis, j'ai une attelle, que je mets peu les premiers jours, parce qu'avec ma fille qui veut jouer et être portée plus les affaires de voyage et la poussette, c'est impossible. Et puis, je récupère mieux en bougeant, ce qui m'a été confirmé par le kiné. J'ai encore aujourd'hui l'impression d'avoir le coude dans un étau et des cordes à la place des muscles autour de cet olécrane dont j'ignorais le nom jusque là, mais je joue du clavecin et je récupère ma mobilité, c'est bien l'essentiel. Voici quelques photos souvenirs de ces beaux moments de musique, ainsi qu'un article du Monde: Extrait de l'article du Monde (intégralité ici): "Même en jauge réduite, La Grange au lac a gardé ses atours de salle de bal, et c’est un public transi de reconnaissance qui laissera éclater sa joie dès le dernier accord envolé. Il faut dire que la direction jubilatoire et inspirée de Leonardo Garcia Alarcon, dansant devant son clavecin, à la tête d’une Cappella Mediterranea en forme éblouissante, transcende tout. Difficile de croire que le chef argentin n’a eu que quatre jours de répétitions avec les onze talentueux chanteurs de l’Académie de l’Opéra de Paris, ainsi que deux artistes invités. Mis en espace par Pascal Neyron, le court Didon et Enée a été intelligemment étoffé d’un prologue créé à partir d’extraits d’opéras et de musiques de scène purcelliens – notamment King Arthur et The Tempest. Histoire de retracer, par les mers et les éléments, le voyage d’Enée fuyant la chute de Troie jusqu’aux rivages de la reine de Carthage, qui lui offrira asile à ses dépens, avant de l’abandonner pour s’en aller fonder Rome sur ordre divin." Voilà, vous savez tout (ou presque, un peu de mystère, que diable!). Quand sera le prochain concert public, nul ne peut le dire en ce moment, alors profitons de ces souvenirs tout neufs...
Bonne journée!
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A proposParce que j'ai toujours aimé écrire. Et partager ma passion de la musique..... Categories
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