Non, je n'ai pas oublié que j'avais promis des exemples pour rentrer en douceur dans le monde du clavecin contemporain, mais comme d'habitude j'ai été prise dans mille projets!
Alors on va commencer par Gyorgy Ligeti, compositeur de la seconde moitié du XXe siècle: Je vous propose trois pièces différentes mais complémentaires avec, comme vous l'entendrez, toujours une obsession en arrière-plan, quelque chose (rythme, mélodie, flot de son) qui hypnotise l'auditeur. La première et la moins connue, la "Passacaille hongroise", est bien une passacaille car le même motif se répète tout au long du morceau (présenté tout seul au début, il est facile à repérer) et permet des variations. Au départ, cela pourrait -presque- ressembler à de la musique baroque mais au fur et à mesure que les voix entrent, elles sèment le trouble, le rythme s'agite, la cacophonie menace...et puis tout s'apaise. Pourquoi "hongroise"? En référence aux origines du compositeur, qui était roumano-hongrois, naturalisé autrichien. Je trouve à cette passacaille quelque chose de grincant, d'ironique, un peu comme si elle symbolisait une sorte de décadence de cette forme de danse utilisée depuis si longtemps. En d'autres termes, une mécanique bien huilée qui se gripperait.
Ensuite, nous avons le Rock hongrois. Là encore, la pièce est basée sur un motif obsessionnel (la basse le présente tout du long dans la première partie) mais avec une rythmique beaucoup plus vive inspirée de la musique traditionnelle, très irrégulière. Il faut savoir que le compositeur a indiqué un minutage pour chaque pièce, et pour le respecter, le tempo doit être TRES rapide. Ca swingue, avec un petit côté infernal qui me plaît.
Et puis, encore une fois tout s'apaise et on arrive à une sorte d'adagio déclamatoire. Je vous propose deux versions, une sur clavecin "moderne" (complète) par une claveciniste très connue pour la musique contemporaine, Elisabeth Chojnacka (un nombre important de compositions ont été écrites pour elle) et un extrait sur clavecin "ancien"
Et pour finir, le célèbre Continuum, d'une difficulté redoutable. Pas forcément techniquement, encore que ca tricote pas mal (et là encore, le compositeur a indiqué un minutage de 4' "ou moins", ce qui fait plus de 13 notes à la seconde!), mais c'est surtout que la pièce est écrite dans un flot continu (d'où le titre) , avec des variations infimes de notes dans lesquelles il est facile de s'égarer. Voici une page de la partition, vous comprendrez ce que je veux dire:
http://www.continuum.com Là encore je vous propose une version complète et un extrait ( le second parce que je l'aime bien: la théâtralisation de cette pièce est intéressante, même si la prise de son n'est pas très bonne):
Bonne écoute...
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